Mieux produire

Foodentropie : le nouveau laboratoire de l’alimentation durable

Depuis le 28 septembre, le château de Nanterre est officiellement devenu un “laboratoire de l’alimentation durable”, baptisé Foodentropie. A l‘intérieur de celui-ci, co-existent un restaurant, un potager, un espace de co-working, des activités pour les petits et les grands, des cuisines partagées et un incubateur de start-ups du secteur. Nous avons voulu en savoir plus sur ce lieu où se trame le futur de la nourriture durable.

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©Emilien Cancet

De la fourche à la fourchette

Tout d’abord, le nom : entropie vient de la physique, et plus précisément de la thermodynamique. “L’entropie, c’est l’état d’un corps en chaos”, nous explique Robin Placet, fondateur de Foodentropie. “La grande idée, c’est d’entrechoquer les différentes parties prenantes pour générer une innovation positive.” Et l’ambition est grande : “répondre à la problématique de la transition alimentaire, réfléchir à des modèles d’affaires plus vertueux, respectueux de l’environnement, de la nutrition et de l’homme.” C’est la mission que s’est fixé ce nouveau tiers-lieu, installé dans une ancienne fabrique de dentifrice inscrite aux bâtiments historiques (2300m2 de superficie et 6000m2 de terrain, tout de même). Et pour y parvenir, “on réunit les gens autour d’une table”.

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Le lieu s’organise en deux espaces. Côté arrière-cuisines, on aide les professionnels de la nourriture durable à grandir. Cela passe par United Kitchens, le “plus grand incubateur culinaire de France”, hébergé au sous-sol du château, qui propose aux entrepreneurs de l’alimentation responsable de partager des cuisines professionnelles où ils peuvent tester leur concept et leurs produits. Mais ce sera aussi un espace de co-working à l’étage du bâtiment, pour les start-ups du secteurs, et un potager en permaculture entretenu dans les jardins.

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Côté vitrine, Foodentropie permet de tester les expérimentations auprès du public, notamment avec un restaurant qui propose des produits de saison provenant de producteurs locaux et qui veut sensibiliser les clients à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Mais ce sont aussi des événements pop-up avec de jeunes chefs et des entrepreneurs du secteur, des cueillettes et des ateliers pour les enfants, et des événements en lien avec l’actualité. Pour Robin Placet, il fallait un lieu “où on mettait en relation toutes les parties prenantes, de la fourche à la fourchette. On a besoin de parler au consommateur pour comprendre ses attentes et ses incompréhensions, aux producteurs parce qu’ils sont le nerf de la guerre, aux transformateurs et aux distributeurs.”

Startupers et gros faiseurs

Si Foodentropie a choisi d’axer sa communication sur un mode joyeux et léger (sur son site, on revendique “un ton résolument ludique et non culpabilisant” pour inciter “au changement par l’enthousiasme et la gourmandise” et inventer des “futurs désirables”), son fondateur parle en des termes beaucoup plus bruts de l’urgence de la situation. “On n’a plus le choix : si le système alimentaire ne se transforme pas, les producteurs sont déjà en train de mourir et il n’y aura donc plus rien à vendre. Les gros faiseurs du secteur doivent se réveiller à temps pour sauver les producteurs.” Le coeur de la mission de Foodentropie est peut-être là : certes, il s’agit de permettre à de nouvelles idées d’être testées en conditions réelles, auprès du public. Mais aussi d’aider ceux qui tiennent le système à évoluer : “On devient un terrain d’expérimentation pour ces groupes qui veulent se transformer et ne peuvent pas le faire chez eux parce qu’ils sont trop traditionnels, ancrés, formatés. Ils ont besoin de le faire en extérieur.”

“Nous n’avons pas vocation à transformer le secteur tout seuls mais à insuffler des idées et à être un incubateur de projets sur la transition alimentaire.”

Et c’est au nombre de ces gros partenaires qui auront réussi leur transition que Foodentropie mesurera, entre autres, son succès. D’ici là, le tiers-lieu s’apprête à lancer son premier appel à projets pour accueillir en résidence des entrepreneurs qui répondront à un cahier des charges assez précis : les projets seront notamment jugés sur leur caractère innovant et sur leur impact environnemental, social et humain. “Nous n’avons pas vocation à transformer le secteur tout seuls mais à insuffler des idées et à être un incubateur de projets sur la transition alimentaire”, précise Robin Placet qui résume ainsi parfaitement l’ambition du projet : une révolution humble sous le signe de l’intelligence collective.

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