Mieux vivre

Yuka : Mieux consommer, à portée de scan

Dans la famille foodtech, Yuka est une app qui a pour vocation d’être la boussole du consommateur. Mais à quoi sert-elle au juste ? Après une prise en main simplissime, l’app renseigne l’utilisateur sur les propriétés nutritives d’un produit avant que celui-ci ne garnisse son panier au supermarché. Un an après sa création, l’app totalise plus de 2 millions d’utilisateurs en mars 2018. Portrait d’un succès.

Manger moins, manger mieux, et équilibré : voilà sans doute des résolutions que vous vous êtes déjà fixés – avec ou sans succès. Que vous cherchiez à améliorer votre santé ou à adopter une consommation plus responsable — ou les deux mon général — cela passe généralement par une tâche fastidieuse : le déchiffrage des étiquettes des produits que vous achetez. Difficile de se repérer facilement entre tous les ingrédients listés : sel, protéines, graisses saturées, additifs, fibres, etc. C’est là que Yuka vous file un coup de main.

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Scannez, c’est analysé

Une fois votre dévolu jeté sur un article, sortez votre téléphone et démarrez l’application Yuka (disponible gratuitement sur Apple Store ainsi que sur les systèmes Android). Elle se connecte à la base de données libre et collaborative d’Open Food Facts, qui contient des informations relatives à plus de 591 000 produits renseignés par la communauté. Scannez le code-barres pour que Yuka affiche une note sur 100, ainsi que les bons et mauvais ingrédients contenus dans le produit. Grâce à une interface intuitive et ludique, le consommateur peut facilement se repérer dans les informations nutritionnelles. Après plusieurs passages au supermarché, Yuka produit même une synthèse des choix de consommation. L’autre valeur ajoutée, c’est la fonctionnalité de recommandation : si l’on scanne un produit jugé mauvais ou médiocre pour la santé, l’application peut dans certains cas suggérer une alternative plus saine.

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Un caddie plus transparent

Si Yuka est encore loin d’être un véritable coach d’alimentation, elle contribue à garantir une plus grande transparence pour les consommateurs. Interviewé dans L’Express, François Martin, l’un des trois co-fondateurs, se souvient du déclic qui les a poussés à créer Yuka : “On est partis d’un sondage qui disait que 80% des Français trouvaient les étiquettes des produits illisibles. Puis le fait que le gouvernement recommande en 2016 l’usage du Nutri-Score, ce logo à cinq couleurs sur les emballages, a accompagné le mouvement. » Les nombreux scandales alimentaires récents (Lactalis, oeufs au fipronil, lasagnes à la viande de cheval, etc.) ont aussi laissé une forte impression sur le grand public, qui cherche de plus en plus à comprendre la provenance de ce qu’il achète. Ceci étant dit, le positionnement de Yuka est résolument “santé” : en 2017, la start-up a lancé un programme de nutrition payant (59 euros en paiement unique) pour aider ceux qui le veulent à mieux manger en dix semaines. Les participants peuvent également solliciter un nutritionniste s’ils le souhaitent. Cette initiative est l’un des axes explorés par les fondateurs pour trouver un modèle économique viable.

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Vers un assistant à la consommation personnalisé

Car pour l’heure, Yuka est entièrement gratuite et indépendante. À terme, elle ambitionne de mieux aiguiller le consommateur au-delà du secteur alimentaire. Jusqu’ici, elle s’est financée en gagnant des bourses décernées par la Fabrique Aviva ou encore la BPI Frenchtech. Mais désormais, il s’agit de penser à plus long-terme et d’envisager des rentrées d’argent pérennes. À l’été 2018, l’application a inclus les produits cosmétiques dans son app, pour mieux aider à repérer les produits dangereux pour la santé. C’est une évolution logique, comme l’explique la co-fondatrice Julie Chapon sur FranceTVinfo : “Le cœur du modèle économique de Yuka est de développer des fonctionnalités payantes dans l’application. » L’app envisage par exemple de proposer une détection personnalisée des allergènes et ingrédients suscitant des intolérances (gluten, lait de vache, etc.). D’aide à la consommation, Yuka se muera dans les prochaines années en véritable assistant personnalisé.

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Pour Serge Hecberg, professeur de nutrition et concepteur du Nutri-score, Yuka a déjà beaucoup accompli : « Ces applications me paraissent utiles pour le consommateur, qui a ainsi accès à l’information, et pour faire pression sur les industriels, explique-t-il à FranceTVinfo. J’espère que cela les incitera à mettre directement le Nutri-score sur leurs produits et que cela leur montrera qu’il est inutile, comme le font certains groupes, de proposer des alternatives pour torpiller cet indicateur. » 

 

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